« Rien n’est arrivé comme ils l’auraient cru. Shit happens, disent les Américains. Mais le pire, c’est ce qui n’arrive pas. Avoir un enfant, par exemple – le père et la blonde n’ont jamais eu d’enfant. A la place, ils ont eu Isaac. Comme on attrape une maladie. »
Eric est dessinateur de bandes dessinées. Son premier album rencontre un succès immédiat et, avec la rencontre d’une belle jeune femme, sa vie s’annonce plutôt prometteuse et sans ombrage. Il semble pourtant planer comme une certaine obscurité dans le cœur et la tête de l’homme. Que cache-t-il de son passé qui semble le poursuivre et le hanter ?
Un enfant nait de cette union. Mais Isaac ne communique avec personne, ni par la voix, ni par le regard, ni par le contact physique. Il vit coupé du monde qui l’entoure et ne semble s’intéresser à rien ni personne à l’exception des carpes du parc municipal où son père s’obstine à vouloir l’emmener contre l’avis du médecin et de la mère. Car cette dernière est en colère. Leur relation n’a pas résisté à l’épuisement et à la culpabilité. Ils se sont séparés et depuis qu’Isaac a été placé dans cet institut spécialisé, la mère multiplie les mains courantes contre le père, critiquant ses méthodes qu’elle pense dangereuses « pour le bien de l’enfant ».
La carrière d’Eric stagne et le père sombre peu à peu. Un jour, il hérite d’une voiture, une 2CV verte et le passé remonte brusquement à la surface. Soudain, Isaac regarde la voiture. Et son père décide sur un coup de tête – ou de folie ? – de s’enfuir avec lui. Un longue errance commence entre père et fils. Quelles sont les intentions du père ? Comment le fils va-t-il vivre ce changement de repères ? Tentant d’échapper aux autorités, le père et le fils vont aller de rencontres en rencontres et se découvrir l’un l’autre jusqu’au dénouement final que je ne révélerai évidemment pas puisque l’attente de celui-ci tient tout le récit dans une tension presque insupportable. Cette histoire émouvante de road-movie initiatique, sombre et onirique vous emportera à coup sûr hors des sentiers habituels. Vous vous laisserez captiver par les personnages tout en introspection dont Manu Causse nous livre la complexité intérieure et humaine avec une profonde sensibilité et une grande sincérité. Bouleversant.
De plus, je ne vous cache pas qu’ayant passé toute mon enfance dans une deudeuche que j’adorais, j’ai eu grand plaisir à en retrouver tous les petits détails amusants comme la vitre avant qui ne tient jamais relevée et nous retombe inévitablement sur le coude passé à l’extérieur ! A découvrir absolument !
La 2CV verte
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